Que faisons-nous ?

Depuis 2015, Oneshot Media est le média numérique de la cigarette électronique. L’aventure Oneshot Media a commencé avec les lives YouTube, s’est poursuivie sur le site sur lequel vous vous trouvez mais aussi en version papier avec le magazine Oneshot.

Chaque jour Oneshot Media vous connecte au monde de la cigarette électronique à travers les actualités vape nationales et internationales mais aussi grâce aux revues qui vous permettent de mieux choisir vos e-cigarettes. Grâce à nos partenaires, nous vous proposons également des tests d’e-liquides et la couverture digitale d’évènements spécialisés.

Dédiés aux vapoteurs débutants mais aussi aux experts et aux professionnels du secteur, Oneshot Media œuvre chaque jour pour vous tenir informés de toutes les facettes de la cigarette électronique.

Accueil / Actualité  / Vapotage et tabagisme : quand lutter contre la vape augmente les ventes de tabac…

Entre vapotage et tabagisme, il y a tout un monde. Pourtant, lorsqu’il s’agit de “protection de la jeunesse”, les gouvernements s’obstinent à y voir le même combat. Résultat : en légiférant contre la vape, et en la comparant sans cesse aux dangers du tabac à fumer, ils ne font qu’aggraver le risque. La preuve aux USA, où seule importe désormais la lutte antivape, qu’importe la montée en flèche des ventes de cigarettes !

Vapoter ou fumer, voilà deux pratiques qui diffèrent en bien des points. Dont les plus importants : leur degré de dangerosité et leur but premier. Pourtant, on tend de plus en plus à les assimiler l’une à l’autre, particulièrement lorsqu’il s’agit de (mal)communiquer sur leurs risques et leurs effets. Au fil des ans, le vapotage est ainsi devenu tout aussi nocif, voire plus, que le tabagisme dans les esprits. Pire encore, il est même défini aujourd’hui comme la nouvelle stratégie élaborée par les cigarettiers pour garder la main mise sur les futures générations.

Pensant réagir à ce nouvel état de fait, les gouvernements du monde entier se précipitent dans la course aux interdictions. Et en oublient de bien observer les données.

Ainsi, tandis que le vapotage perd peu à peu sa capacité à contrer le tabagisme, en même temps qu’il voit ses produits taxés ou encore ses arômes interdits, la cigarette a tout le loisir de prospérer à nouveau… Comme aux États-Unis !


Vapotage et tabagisme : les États-Unis nous montrent le chemin... à ne pas suivre


Pour mieux comprendre à quelles dérives s’expose tout pays souhaitant mener une lutte sans merci au vapotage, il suffit de s’intéresser de près au cas américain.

Cinq ans avant que la polémique du vapotage chez les jeunes ne se répande en Europe, par le biais des cigarettes électroniques jetables “puffs” notamment, l’Amérique vivait déjà les premières heures de la sienne. En cause, le succès de la e-cigarette Juul, accusée de cibler la jeunesse à grand renfort de techniques marketings jugées “douteuses”, et, on vous le donne en mille : d’arômes définis comme “trop attrayants”.

Tandis que des associations comme la PAVe (Parents Against Vaping e-cigarettes), soutenue par nul autre que l’ambassadeur actuel de l’Organisation mondiale de la santé, Michael Bloomberg, montaient au créneau, réclamant l’interdiction pure et simple des produits du vapotage, une mystérieuse affection venait frapper la jeunesse américaine, ravivant la colère des antivapes, avant même la découverte de sa cause officielle…

En 2019, une mystérieuse affection est venue frapper la jeunesse américaine : la crise EVALI, ou pneumopathie associée au vapotage (PAV).

Aussi à l’été 2019, chaque hospitalisation d’un jeune américain souffrant de lésions pulmonaires et ayant vapoté au moins une fois dans le mois précédent était associée d’emblée à la cigarette électronique, amenant de nombreux médecins à conclure immédiatement à un tout nouveau genre de maladie : une pneumopathie associée au vapotage (PAV), plus connue sous le nom d’E-cigarette or Vaping Use-Associated Lung Injury (EVALI).

Et, bien qu’une analyse approfondie du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ait révélée que ces lésions étaient provoquées, non par l’usage d’une cigarette électronique, mais par le détournement de celle-ci – les jeunes hospitalisés ont fini par avouer s’être procurés illégalement des cartouches de THC au marché noir ; Cartouches qui se sont avérées contenir de l’acétate de vitamine E, une substance extrêmement nocive pour les poumons – le mal était fait. La désinformation avait déjà fait son chemin, pour le plus grand plaisir des antivapes.

Ignorant complètement les résultats officiels obtenus par le CDC, qui dégageaient de fait la responsabilité de la vape dans cette affaire, états, villes, comme l’agence américaine de sécurité sanitaire (FDA) ont alors choisi d’entrer en guerre contre les produits du vapotage. Faisant ainsi de leur pays un véritable havre de paix pour le tabagisme.

Une donnée confirmée par toutes les études américaines : lorsque le vapotage est combattu plutôt que défendu, le tabagisme repart en flèche.

Retour massif du tabagisme dans l’État du Massachusetts…

Parmi les premiers états américains à ne pas tenir compte des conclusions du CDC, le Massachusetts, qui a pris une série de mesures drastiques dès la fin de l’été 2019. Après avoir décrété l’état d’urgence sanitaire et banni tout produit du vapotage durant quatre mois, le gouverneur du Massachusetts a décidé d’interdire tous les produits aromatisés à l’exception des arômes de tabac, mais aussi d’imposer une taxe de 75 % sur tous les e-liquides et matériels de vape.

Résultat : d’après une étude publiée dans le Harm Reduction Journal le 5 mai 20211, non seulement ces mesures n’ont pas eu l’effet escompté sur bien des vapoteurs, qui se sont simplement adaptés (vente en ligne, boutique de vape en dehors de l’état), mais pire encore, elles ont eu pour effet pervers d’en ramener beaucoup d’autres vers le tabac à fumer, 95 % plus dangereux pour eux.

“Dans l’ensemble, les résultats de cette étude démontrent la nécessité évidente pour les décideurs politiques et les responsables de la santé d’équilibrer efficacement les risques liés à l’utilisation de la cigarette électronique et à la consommation de cigarettes combustibles dans leurs politiques et leurs messages”

extrait de l’étude américaine sur les effets de la loi anti vapotage dans l’État du Massachusetts, mai 2021

… comme à Washington D.C, dans plus de 7 états et 375 localités !

Et l’État du Massachusetts n’est pas le seul à voir ce dangereux calcul se confirmer. D’après une autre étude américaine, publiée en septembre 20232, plus de 7 états américains et 375 localités sont également concernées par l’augmentation du tabagisme suite à la mise en place de mesures restrictives à l’encontre des produits du vapotage (interdiction des arômes, taxation…).

Aussi, si tous ont souhaité voir les arômes “sucrés” disparaitre des rayons, sous couvert de protection de la jeunesse, tous voient désormais leurs ventes de cigarettes exploser.

Dans le Massachusetts, à San Francisco, mais aussi à Washington D.C et dans plus de 7 états et 375 localités, les mesures anti vapotage ont mené à une augmentation drastique des ventes de cigarettes.

“En faisant correspondre les nouvelles données sur la politique en matière de saveurs aux données de ventes au détail, nous trouvons un compromis de 12 cigarettes supplémentaires pour chaque dosette ENDS [recharge pour système électronique de délivrance de nicotine] vendue en moins en raison des restrictions de saveurs”

extrait de l’étude américaine sur les effets des restrictions des produits du vapotage sur les ventes de cigarettes aux États-Unis, septembre 2023

Plus alarmant encore, les chercheurs notent que, plus de telles mesures perdurent dans ces États (≥ à un an), plus l’augmentation des ventes de cigarettes de tabac s’accroit. Car les anciens fumeurs ne sont pas les seuls à succomber à l’appel de la cigarette à combustion : sans la vape pour les en détourner, les jeunes générations se précipitent également dans les bras du tabagisme !

Cette malheureuse conséquence, les États-Unis la partage notamment avec l’Australie, où le gouvernement à préférer augmenter les restrictions contre le vapotage – plutôt que contre le tabac à fumer – se retrouvant désormais face à une recrudescence historique du tabagisme chez les jeunes.


Vapotage et tabagisme : quand faire la distinction sauve des vies


Pour initier un véritable changement dans la lutte antitabagique mondiale, il existe pourtant une solution : faire une réelle distinction entre vapotage et tabagisme. C’est ce que montrent toutes les études réalisées par des experts indépendants, et ce que demandent tous les défenseurs de la réduction des risques, dont le professeur Charles A. Gardner*.

Données du CDC et graphique à l’appui, ce dernier a notamment alerté sur les conséquences de la désinformation, dans un post Linkedin daté du 14 avril 2024 :

“De 2011 à 2023, cela s’est produit. Et ceci est facilement vérifiable à partir des enquêtes du CDC. Le nombre d’adultes vapotant de la nicotine a augmenté de 15 millions. Les fumeurs adultes ont diminué de 16 millions. Le vapotage dans les lycées a augmenté de 1,4 million et le tabagisme a diminué de 2,3 millions.

Je pense que la chose la plus troublante ici est que cela s’est produit ; Cela ne fait pas l’objet d’un débat, et ce sont des changements massifs. Pourtant, le CDC n’informe pas le public de la réalité de ces changements.

Il semble se contenter de laisser le public sombrer dans une panique morale, encouragé par la perception erronée selon laquelle la plupart des vapoteurs sont des adolescents, et que nous avons “une toute nouvelle génération accro à la nicotine”.

Faisons donc le calcul. La consommation de nicotine chez les adolescents a chuté et se situe désormais à un niveau sans précédent. Il était BEAUCOUP plus élevé il y a 20 ans. Et encore plus dans les années 1990…”

– Charles A. Gardner

Autrement dit, face à la réalité des données, l’argument d’une “épidémie de vapotage chez les jeunes” ne tient pas. Pas plus que celui visant à définir la vape comme une entrée dans le tabagisme – la fameuse théorie mensongère de l’effet passerelle.
Aux États-Unis (mais cela est valable dans tous les autres pays), ce sont bel et bien les produits du vapotage qui permettent chaque jour d’abaisser les chiffres du tabagisme, éloignant toujours plus de fumeurs des dangers de la cigarette à combustion.
En revanche, on l’a également vu ici, le vapotage ne peut faire efficacement barrière au tabagisme sans des politiques de santé publique appropriées, qui reconnaissent l’importance de son attractivité économique comme de la multiplicité de ses arômes.
Gouvernements, vous savez donc quoi faire !


Sources

  • 1Katchmar, A., Gunawan, A. & Siegel, M. Effect of Massachusetts House Bill No. 4196 on electronic cigarette use: a mixed-methods study. Harm Reduct J 18, 50 (2021). DOI : https://doi.org/10.1186/s12954-021-00498-0
  • 2Friedman A.S, Liber A.C, Crippen A, Pesko M.F. E-cigarette Flavor Restrictions’ Effects on Tobacco Product Sales, 26 septembre 2023 (Version PDF téléchargeable)

*Charles A. Gardner est titulaire d’un doctorat en cellule, développement et neurobiologie de l’Université du Michigan. Anciennement secrétaire général du Réseau international des organisations de consommateurs de nicotine (INNCO), il est, depuis février 2023, consultant en stratégies de réduction des risques.



Pas de commentaires
Publier un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.